Une toute jeune fille comprend difficilement les derniers mots de sa mère mourante, mais n'ose lui faire répéter. Pourtant voilà Cendrillon liée à cette phrase : "Tant que tu penseras à moi tout le temps, sans jamais m'oublier plus de cinq minutes, je ne mourrai pas tout à fait." Joël Pommerat part du deuil et de ce malentendu pour éclairer le conte d'une nouvelle lumière.
A Vérone, Roméo et Juliette tombent éperdument amoureux malgré la rivalité intransigeante de leurs deux familles.
Leur quête de liberté pour vivre ensemble les conduira à la mort. Mais n'est-ce pas parce qu'ils s'aiment envers et contre tout que leur amour est si tort
La mathématique théâtrale de Wajdi Mouawad, somptueuse, tragique, géopoétique et percutante, nous entraîne dans le carrousel à grand tournoiement des vies possibles de Talyani Waqar Malik, alter ego de l'auteur : neurochirurgien italien, chauffeur de taxi parisien, peintre québécois, condamné à mort texan, boutiquier de jeans libanais. Cinq destinées en autant de lieux différents, mais lestement croisées en un même espace-temps halluciné.
«Tous des oiseaux» sera joué du 28 février au 10 mars 2018 au Théâtre national Populaire de Villeurbanne. Dynamitée par la violence du monde d'aujourd'hui, l'histoire intime d'Ethan, jeune scientifique allemand d'origine israélienne confronté à un violent conflit avec son père, montre comment, dans les luttes fratricides, il n'existe aucune réalité qui puisse dominer une autre. Tout conflit cache un labyrinthe où va, effroyable, le monstre aveugle des héritages oubliés.
Le roi de Thèbes découvre l'amère vérité : la peste sur sa ville a pour origine un parricide suivi d'un inceste. Aveuglé par cette avalanche de vérités, oedipe se crève les yeux et se condamne à l'exil. Sans doute la pièce la plus célèbre de Sophocle, ici dans une nouvelle traduction.
La ville de Thèbes est ravagée par la peste. D'après les oracles, cette malédiction vient du meurtre non élucidé de l'ancien roi, Laïos. Le nouveau roi, oedipe, s'engage à mener une enquête pour découvrir et punir les coupables. Hélas, l'investigation révèle qu'oedipe est lui-même le coupable qu'il cherche... Quelques années auparavant, les oracles avaient prédit à Laïos que son fils le tuerait puis épouserait sa propre mère. A la naissance d'oedipe, Laïos l'abandonna à la mort pour conjurer ce funeste destin. Mais le nouveau-né fut recueilli par Polybe, roi de Corinthe, et sa femme Mérope qui l'élevèrent comme leur propre enfant. Quand il attint l'âge d'homme, oedipe quitta Corinthe. En chemin, il rencontra, Laïos, qu'il prit pour le chef d'une bande de voleurs et qu'il tua. Arrivé à Thèbes, il vint à bout du Sphinx qui assiégeait la ville et obtint la main de la reine veuve, Jocaste, en réalité sa mère biologique. Lorsqu'il comprend qu'il a bel et bien assassiné son père et que sa femme-mère s'est pendue, oedipe, au comble de la souffrance, se crève les yeux et demande à être exilé, abandonné à son sort maudit.
Le projet Sophocle est une collaboration entre l'auteur et metteur en scène Wajdi Mouawad et le poète Robert Davreu, le premier ayant commandé au second la traduction en français des sept tragédies de Sophocle. La nouvelle traduction de Robert Davreu et la vision résolument contemporaine de Wajdi Mouawad donnent une dimension inédite au tragédien grec.
PERSONNAGES : 7 hommes, 1 femme et le choeur des vieillards de Thèbes.
En 2023, pour la première fois, la spécialité théâtre des classes de terminale propose d'étudier ce qu'est le travail de l'acteur. Le choix s'est porté sur le parcours et certains rôles de l'actrice de la Comédie-Française, Dominique Blanc. Une plongée dans trois rôles emblématiques de la comédienne : Suzanne dans "Le Mariage de Figaro" de Beaumarchais mis en scène par Jean-Pierre Vincent, "Phèdre" de Racine dans la mise en scène de Patrice Chéreau et six rôles qu'elle tient dans "Angels in America" de Tony Kushner mis en scène par Arnaud Desplechin à la Comédie-Française.
Les plus grands classiques de Kery James, sélectionnés par le rappeur lui-même, réunis dans ce recueil à l'occasion de ses trente ans de carrière. Des textes forts, essentiels, qui prouvent que le rap et le slam occupent une place primordiale dans la poésie contemporaine. Un cahier imprimé en couleurs réunira une vingtaine de photographies inédites dont certaines issues d'archives familiales.
Pour avoir enterré son frère rebelle Polynice, tué dans sa lutte avec son frère Etéocle, Antigone, qui a enfreint le décret de Créon, doit être punie de mort. Le tyran refuse de revenir sur sa décision malgré les lamentations du choeur des vieillards de Thèbes et les supplications de son propre fils Hémon, fiancé d'Antigone. Seuls les présages de Tirésias le font changer d'avis, mais il est trop tard. Une tragédie où il est question de justice, d'amour et de pouvoir.
Trois monologues qui, dans une langue joyeusement chahutée, interrogent et célèbrent la jouissance procurée par les mensonges que les hommes se racontent pour se plaire, pour plaire à l'autre et pour embrasser la vie que leur imaginaire projette sur le réel. Un triptyque qui tente également de cicatriser les blessures provoquées par des générations d'amours mal dits ou non confessés.
«Je ne peux plus me contenter de ce que les gens disent ni de ce qu'il y a dans les livres. Je dois penser par moi-même et tâcher d'y voir clair», dit Nora, avant de prendre la porte. Celle qui semblait avoir tout misé sur le compromis tourne le dos à la mascarade de sa vie conjugale. Pour mieux renaître à elle-même, peut-être. Cette porte qui claque à la fin du drame fit scandale à l'époque et continue, aujourd'hui encore, de résonner à nos consciences.
Cette nouvelle traduction, au plus près de l'original, tente de ressaisir ce que fut l'apport rythmique d'Ibsen au théâtre : une écriture laconique, économe et précise, agencée comme un théorème.
Fuyant la guerre civile, une mère libanaise s'installe à Paris avec ses trois enfants. Commence alors pour la famille une parenthèse absurde, rongée par la peur des dégâts irrémédiables de la guerre et alanguie par l'attente d'un père.
Un beau livre illustré de nombreux dessins originaux de l'auteur.
Maria Casarès, André Gide, Jeanne Laurent, André Malraux, Gérard Philipe, Pablo Picasso, Jean-Paul Sartre et bien d'autres forment la constellation artistique et intellectuelle qui gravite autour de l'une des figures essentielles du théâtre moderne, Jean Vilar.
Metteur en scène, comédien, directeur du Théâtre national populaire de 1951 à 1963, fondateur du Festival d'Avignon, Jean Vilar a oeuvré toute sa carrière à rendre accessible au plus grand nombre un théâtre de qualité. Exigeant et engagé, nourri des valeurs de la décentralisation théâtrale et du théâtre populaire, il a également défendu, avec acharnement, les auteurs dramatiques de son temps.
Les deux cent soixante lettres qui composent cette correspondance dévoilent les différents visages d'un Vilar méconnu, parfois rêveur, souvent solitaire, séducteur mais aussi autoritaire, par-dessus tout homme de théâtre et écrivain.
"Sachez que je vous admire, parce que vous avez magnifiquement réussi l'impossible, et que vous le faites chaque jour. Ce ne sont pas des paroles de politesse mais d'amitié réfléchie." Marcel Pagnol à Jean Vilar
Dans le célèbre conte populaire, il n'y a pas de père. Ce n'est pas un oubli. Il y a une petite fille, une mère, une grand-mère et le loup, bien sûr. Joël Pommerat laisse aux enfants la liberté d'extrapoler, de dessiner dans les marges de cette histoire : celle d'une petite fille qui devient grande.
Fatigué du star-system et de l'anonymat dans lequel l'essoufflement de sa créativité l'a plongé, Alice Sapritch orchestre sa propre mort afin de retrouver sa place dans le monde de la musique.
"C'est quoi le chemin des mots d'un personnage au-dedans de soi ? Ces mots, dans lesquels on a une foi totale. D'autant que lorsqu'on joue certains grands textes, on se rend compte qu'il n'y a presque rien d'autre à faire que de les dire, ces mots, parce que le seul fait de dire ces mots-là, agencés de cette manière-là, suffit à nous modifier, à nous agiter l'âme et le corps. Ces mots, quels sillons creusent-ils au-dedans du corps des acteurs et des actrices ?"
La découverte d'une pilule permettant de dormir seulement quarante-cinq minutes par jour implique une restructuration totale de la société. Suite à tous ces bouleversements, un homme risque de perdre la femme qu'il aime.
Dans une société polie où règnent l'ordre et la morale religieuse, les secrets d'une famille, en apparence bien sous tous rapports, éclatent et révèlent la cause des non-dits et des absences.
3 hommes, 2 femmes / 1 h 30.
À quinze ans, lorsque Stanislas apprend qu'il est diabétique, son insouciance s'envole. Sa rencontre avec Fleur, jeune femme éprise de liberté et de mots, va bouleverser son adolescence. La puissance de la poésie et de la littérature réenchante alors sa vie en lui redonnant un sens face à l'épreuve.
"Elle a passé, la jeune fille,
Vive et preste comme un oiseau,
À la main une fleur qui brille,
À la bouche un refrain nouveau."
Deux pièces, drôles et cyniques, mettant en scène l'auteur de théâtre dans tous ses états.
Dans "Tachkent", un auteur de théâtre ne parle plus que pour dire du mal des metteurs en scène qui ont monté ses pièces. Une actrice qu'il a aimée, un acteur idolâtre et une maîtresse opportuniste essaient de le ramener à la réalité. Mais sont-ils bien réels eux-mêmes ?
Dans "Comment j'ai écrit la pièce", Rémi De Vos se met en scène pour la première fois et se montre en plein processus d'écriture, révélant ainsi ses obsessions, ses craintes, ses doutes et les rouages de la création.
"C'est quoi être flic pour toi ?
- La loi et l'ordre.
- C'est tout ?
- Ben, c'est déjà pas mal. Tu dis quoi, toi ?
- Protéger les gens. Les citoyens.
- Oui, c'est ça. On est d'accord. J'ai l'impression de faire ça toute la journée.
- Ça veut pas dire rajouter la merde à la merde.
- Tu me fais rire. Allez, on va boire une bière."
Avec un humour cinglant, Rémi De Vos fait dialoguer des policiers, témoins de la débâcle du monde.
Vincenzo Mazza revient sur l'extraordinaire parcours artistique et engagé de Jacques Copeau, qui a inspiré toute une génération d'artistes contemporains (Jean-Louis Barrault, Jean Vilar, Jacques Lecoq, Ariane Mnouchkine). Ce recueil de textes vient pallier une méconnaissance du Copeau metteur en scène et entrepreneur culturel engagé pour tenter de lui rendre la reconnaissance qu'il mérite. Son petit format, sa brièveté et sa construction thématique ont été pensés pour en faciliter l'accès sur des notions essentielles.
Les fonctionnaires d'une petite ville de province tremblent, la rumeur persistante de la visite d'un revizor risque de faire éclater au grand jour la vérité sur leurs corruptions, leurs malversations.
Deux pièces, l'une tragique, l'autre comique, sur l'absolue nécessité du langage, la puissance des mots et la poésie.
Arlequin, un jeune livreur de pizza, rencontre Alcandre, un vieux poète défait par la vie. À son contact, sa puissance poétique se déploie et ensemble, ils agissent pour révolutionner l'ordre social. En réaffirmant la force du vocable et de la Joie, ils extraient le peuple de son apathie et destituent les représentants du pouvoir qui l'écrasent.